Les ménages ont perdu 440 euros de revenu entre 2008 et 2016
21 novembre 2018 à 19h19 par La rédaction
Entre 2008 et 2016, selon une étude de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), les ménages français ont perdu en moyenne 440 euros de revenu disponible, à savoir, ce qui leur reste une fois les impôts et les cotisations déduits. L'étude, publiée mardi dans le dernier Portrait social de la France de l'Insee, a été révélée par France Info et Le Monde.
Deux tiers de la classe moyenne concernés
Cette baisse de revenus concerne plus des deux tiers de la classe moyenne (67%) et s'explique par les réformes fiscales et sociales. Les ménages de revenu médian ont perdu précisément 470 euros et les 5% les plus modestes, 160 euros. L'étude de l'OFCE montre par ailleurs que les 5% les plus riches ont perdu 2 500 euros de revenu disponible en 2016 par rapport à 2008.
Augmentation des prélèvements
Les ménages les plus fortunés ont été pénalisés par l'augmentation des prélèvements. Les classes moyennes, elles, ont été amputées par l'augmentation des cotisations sociales ou par les prélèvements sur les revenus du capital.
Pour les plus pauvres, la réalité est plus nuancée. Les réformes votées pendant cette période ont bel et bien permis d'atténuer les effets de la crise financière de 2008 et donc d'éviter une paupérisation plus dramatique, mais la baisse de revenus concerne tout de même un tiers des ménages les plus modestes.
"Effet démographie"
L'augmentation de la part des personnes seules et des familles monoparentales dans la population a également joué. Plus éclatés, les ménages se sont réduits en taille, et leurs revenus avec. Ce phénomène est accentué par le vieillissement de la population. Selon l'OFCE, cet "effet démographie" a représenté une baisse de 400 euros du revenu moyen. Toutes les tranches de la population seraient concernées.
Paradoxalement, la hausse du chômage (passé de 7,1% à 9,8% de la population active entre 2008 et 2016), l'augmentation du temps partiel et de la précarité n'auraient pas eu d'"effet significatif" sur le revenu disponible moyen, d'après les auteurs de l'étude. Idem pour les réformes des prélèvements et des prestations sociales mises en oeuvre en 2017.
Quel que soit le diagnostic global, ce document tombe à point nommé, alors que gronde le mouvement des gilets jaunes, qui dénoncent notamment la perte de pouvoir d'achat des Français.