Bactérie E. coli : un steak haché a brisé la vie de Nolan, 8 ans

6 juin 2017 à 11h26 par La rédaction

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Sa vie a basculé en 2011. En juin de cette année-là, l’Agence régionale de santé (ARS) du Nord-Pas-de-Calais avait alerté sur une dizaine de cas d’intoxications alimentaires à une souche spécifique de la bactérie E. coli chez des enfants de la région.

L’un d’eux, Nolan, alors âgé de deux ans, garde aujourd’hui de graves lésions neurologiques qui limitent sa motricité à 10 %, ainsi que ses facultés intellectuelles. Aujourd’hui, sa mère fait face, tant bien que mal. "Quand je le vois, je me dis que c’est pas possible. Une maladie rare, un accident de voiture, j’aurais pu comprendre, mais pas ça, pas un simple steak", a-t-elle confié au Parisien.

Un lourd traitement

Aujourd’hui, elle délivre chaque jour à Nolan une vingtaine de cachets. "On ne sait même pas quelles peuvent être les conséquences à long terme d’un tel traitement, souffle la maman. Et s’il y en a, on s’en voudra encore de lui avoir administré ça… ", poursuit Priscillia, qui s’est longtemps sentie coupable.

Beaucoup d’autres victimes ont développé un syndrome hémolytique et urémique (SHU), qui a de fortes probabilités de perturber à vie le fonctionnement des reins.

Les fournisseurs jugès dès ce mardi

L’enquête a établi que plusieurs des victimes, des enfants pour la plupart, avaient consommé des steaks hachés surgelés fabriqués par SEB et commercialisés chez Lidl sous la marque Steak Country. SEB, entreprise de transformation de viande basée à Saint-Dizier (Haute-Marne), employait alors 140 salariés et fabriquait deux millions de steaks par semaine sur ses deux sites.

La société ayant été liquidée fin 2011, ce sont deux de ses dirigeants qui sont poursuivis : son créateur et gérant depuis 1966 et le responsable qualité et hygiène. Ils sont poursuivis pour "blessures involontaires par violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité ou de prudence ayant entraîné une incapacité totale de travail supérieure à trois mois" et "tromperie sur une marchandise entraînant un danger pour la santé de l’homme", notamment.

Nolan présent au procès

A l'ouverture du procès, ce mardi, en présence de Nolan, ils sont apparus tous deux à la barre, la mine sombre, sans se parler au préalable. L'un et l'autre se renvoient la responsabilité des manquements aux obligations sanitaires, dont le contrôle aléatoire des lots de viande hachée au lieu d'un contrôle systématique, mais aussi le passage d'un second contrôle pour passer outre un premier contrôle positif à une concentration élevée de bactérie E.coli.