50 ans après, un meurtrier est trahi par son ADN et la couleur de sa voiture

Publié : 1er juin 2020 à 18h28 par La rédaction

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C'est ce que l'on appelle typiquement un cold case ! Dans le bureau du shérif du comté de Boulder aux Etats-Unis, le dossier Betty Lee Jones est numéroté #04-808. Une affaire à la fois très ancienne et brûlante d'actualité. Il fait en tout cas la fierté de ces policiers du Colorado qui ont élucidé le meurtre de cette mère de famille de 23 ans perpétré en 1970. L'homme et la science — mémoire visuelle et généalogie génétique — ont permis de résoudre ce meurtre.

C'était il y a un demi-siècle donc. Le matin du 9 mars 1970, deux employés des transports découvrent le corps d'une femme ligotée abandonné au pied d'un talus bordant la route 128, à la limite des comtés de Jefferson et de Boulder. Suppliciée. La victime — rapidement identifiée comme Betty Lee Jones — a été violée, étranglée et a reçu plusieurs balles. Qui a commis une telle atrocité ?

Une berline bleue

Cette maman de deux enfants a été vue pour la dernière fois la veille à Denver devant le domicile conjugal. Betty, regard marron et cheveux bruns, venait de se disputer pour la énième fois avec Robert, épousé tout récemment. Le mari a préféré partir au volant de sa voiture. Betty s'est mise à arrêter des véhicules et des témoins l'ont aperçue monter dans une berline bleue. Elle ne réapparaîtra jamais. L'enquête patine. Impasse.
 
En 2006, le dossier est rouvert en lien avec un ADN prélevé sur le corps de la victime. L'ordinateur tourne mais n'établit aucune correspondance avec le fichier du bureau des investigations du Colorado. Tenace, la police sollicite un laboratoire privé spécialisé dans la généalogie génétique. Avec l'aide du FBI, Bode Technologies dresse un arbre généalogique qui se restreint à une famille vivant à Denver à l'époque des faits : une femme, son mari et deux fils, alors âgés d'une vingtaine d'années. Les enquêteurs n'ont plus qu'à cueillir le suspect sur cette branche. Pas si simple.

Le corps du suspect parle

Les parents sont mis hors de cause. L'un des fils est mort. L'ADN de son frère ne correspond pas à celui du meurtrier. Mais l'homme révèle aux policiers l'existence d'un autre frère, Paul, perdu de vue par les siens. Et il possédait une Plymouth Fury… bleue à l'époque du crime.
Les enquêteurs retrouvent Paul Leroy Martin au cimetière militaire de Fort Logan, près de Denver. Il est décédé en avril 2019. Son corps est exhumé en avril dernier et les comparaisons génétiques le désignent comme l'auteur présumé du supplice de Betty Lee Jones.
Cet homme, sans lien connu avec la victime, n'était jamais apparu dans l'enquête. Le 26 mai, le procureur de Boulder a approuvé cette piste sur la base des preuves réunies. S'il était vivant, Paul Leroy Martin serait inculpé et poursuivi. Le dossier #04-808 est refermé.