36 ans après, le meurtrier d’une fillette de 9 ans identifié grâce à son ADN
Publié : 16 octobre 2020 à 11h54 par La rédaction
C'est une affaire vieille de 36 ans qui connaît son dénouement au Canada. Le meurtrier d'une fillette de neuf ans vient d'être identifié grâce à son ADN, a annoncé jeudi la police de Toronto (province de l'Ontario). L'enlèvement et la mort de cette enfant en 1984 ont bouleversé le Canada et entraîné la condamnation d'un innocent. Les enquêteurs ont expliqué avoir découvert l'identité du tueur en envoyant un échantillon d'ADN de sperme prélevé sur les sous-vêtements de la fillette à un laboratoire américain spécialisé dans la généalogie génétique. Il est parvenu à faire ressortir le nom de Calvin Hoover, mort en 2015.
Cet homme, âgé de 28 ans au moment des faits, s'est suicidé selon plusieurs médias. "S'il était vivant aujourd'hui, la police de Toronto irait arrêter Calvin Hoover pour le meurtre de Christine Jessop", a déclaré lors d'une conférence de presse le chef intérimaire de la police de Toronto, James Ramer. Il avait des relations de voisinage avec la famille de la jeune victime, enlevée, violée puis tuée à coups de couteau près de Toronto.
30 ans de prison pour rien, 800 000 euros de dédommagement
Christine Jessop avait été kidnappée après avoir quitté son domicile de Queensville (au nord de Toronto) le 3 octobre 1984. Son corps avait été retrouvé près de trois mois plus tard dans un champ à une cinquantaine de kilomètres. Un voisin des Jessop, Guy Paul Morin, avait été arrêté en 1985 et condamné à la prison à vie pour ce meurtre. Il avait toujours clamé son innocence, avant d'être finalement disculpé par des analyses d'ADN puis remis en liberté en 2015. Après cette erreur judiciaire, le gouvernement de l'Ontario lui avait versé 1,25 million de dollars (800 000 euros) de dédommagements.
La découverte de l'identité du meurtrier de la fillette a soulevé de nouvelles questions sur les derniers jours de la vie de la petite Christine, a expliqué le porte-parole de la police qui a lancé un appel à témoins. Guy Paul Morin, prévenu en personne de cette découverte par la police de Toronto, s'est dit heureux que son honneur soit définitivement lavé. "C'est quelque chose que j'ai toujours espéré", a-t-il déclaré à la presse. "Le système judiciaire m'a laissé tomber, mais la science m'a sauvé."