L'histoire déchirante de Nigel, un fou de Bassan amoureux d'oiseaux en béton

5 février 2018 à 18h00 par La rédaction

C'est un conte aussi romantique que tragique qui se referme avec la mort de Nigel, le fou de Bassan. Disparu le 1er février, le volatile était sur l'île de Mana, en Nouvelle-Zélande, depuis 5 ans. Attiré par 80 statues de béton, représentants vulgairement ses congénères, celui-ci s'était posé là pour y élire sa base.  


Leurré par leur faux plumage blanc et les enregistrements de chants d'oiseaux diffusés, il était devenu le premier fou de Bassan à s'installer durablement sur l'île depuis 40 ans. Avec ce dispositif, les scientifiques locaux espéraient attirer cette espèce sur les lieux mais Nigel fut pratiquement le seul, toute sa vie durant, à croire en la supercherie. Tout au long de son existence, ses seuls compagnons auront été en béton. 


Amoureux d'un oiseau de béton


D'après les médias néo-zélandais, il a pourtant mené une vie heureuse. Nigel survolait les eaux entourant l'île régulièrement, se restaurait à base de touffes d'herbe goûteuses et respirait à pleins poumons la brise marine si chère à son espèce. Et à chaque fois, il revenait vers sa colonie. Qui, sans surprise, n'avait pas bougé. 


Même si ses voisins de nid n'étaient pas très bavards, Nigel a tout de même tenté de tisser des liens avec eux. Avec l'un d'entre eux en particulier, que les conservateurs désignent comme la probable élue de son coeur. Au fil des jours, le volatile tentait des rapprochements. D'abord à partir de piaillements. Même sans réponse, Nigel est revenu un soir le bec chargé d'algues et de brindilles pour y construire un nid conjugal. C'est ici qu'il a été retrouvé sans vie. 


"Il n'est pas mort pour rien"


Pourtant, avant sa disparition, le fou de Bassan a fini par croiser trois de ses congénères non loin de l'île d'après les conservateurs. De véritables oiseaux cette fois, en plumes et en os. Mais fidèle à son idylle, Nigel est rentré au bercail, aux cotés de son ami en béton, pour y finir ses jours. 


"On a le sentiment que l'histoire aurait pu se terminer différemment, qu'on pouvait être au début de quelque chose d'encore mieux pour Nigel, confie Chris Bell. On est triste qu'il soit mort, mais ce n'est pas pour rien". En effet, des fous de Bassan se sont récemment installés sur place. Cette espèce aimant faire son nid sur un lieu habité par des semblables, la présence de Nigel aurait permis qu'ils se sentent en confiance...