États-Unis : à 8 ans, il dépose en cachette à la bibliothèque le livre qu’il a écrit et devient une star
Publié : 4 février 2022 à 9h40 par FARGIER Emilie
Impossible d’échapper à cette histoire en parcourant la presse américaine: elle est rapportée par tous les grands quotidiens du pays. Dillon Helbig, 8 ans, une petite vedette. Tout a commencé dans l’Idaho, dans la petite ville de Boise, où Dillon, élève de "second grade", l’équivalent du CE1 en France, passe tout son temps libre à inventer des histoires et les retranscrire dans des carnets en les illustrant avec ses dessins.
Sa dernière œuvre : Les aventures de Noel de Dillon Helbig, qui court sur 81 pages et raconte l’histoire d’un enfant, en l’occurrence lui-même, qui se retrouve projeté dans le passé alors qu’il faisait son sapin de Noël, à cause de l’explosion d’une étoile de décoration. Le reste est un grand voyage dans le temps et l’espace, que Dillon a eu envie de partager.
N’ayant ni compte TikTok, ni Instagram, c’est à la bibliothèque municipale qu’il a pensé, celle où il va chaque semaine, depuis qu’il a quatre ans. Il a pris son carnet, s’est dirigé vers la section "livres illustrés" et l’a rangé au milieu des autres sur une étagère. Sa grand-mère, qui l’accompagnait, n’a rien remarqué.
Le duo rentre à la maison et ce n’est que deux jours plus tard que l’enfant confie l’histoire à sa mère. Tous les deux retournent à la bibliothèque mais le carnet n’est plus là. Et il n’a pas été jeté, loin de là : c’est le responsable de rayon qui l’a trouvé, l’a emporté chez lui et a décidé de le lire à son fils de 6 ans qui a adoré et parle du livre le plus drôle qu’il a jamais lu.
Après concertation avec Dillon, la bibliothèque a donc décidé de le faire entrer dans ses collections, de lui attribuer une référence et de permettre aux usagers de l’emprunter. Aujourd’hui, la demande est telle, qu’il y a un an d’attente pour l’obtenir !
L’histoire a propulsé Dillon au rang de star, de petit génie de l’auto-publication, interviewé partout, de la chaîne ABC, aux prestigieux Washington Post et New York Times. On pourrait se demander ce qui motive un tel engouement, face à une histoire a priori anecdotique.
Mais à lire justement ces grands journaux, on réalise que ces temps-ci, aux États-Unis, quand la presse parle de livres, c’est surtout parce que certains États conservateurs comme le Tennessee et le Texas en censurent de plus en plus dans les bibliothèques. Le dernier en date étant le prix Pulitzer Maus sur la Shoah, retiré des rayons d’un collège. Et c’est doute pour ça que l’histoire de Dillon a autant de succès : pour la petite touche de légèreté qu’elle apporte en ces temps troublés.
Capture d'écran : Twitter