À Toulouse, un escape game vous invite à "tuer" Emmanuel Macron

Publié : 12 octobre 2020 à 6h12 par La rédaction

"Nous sommes en guerre." Entre les murs de cet escape game toulousain résonne la voix du président de la République lors de l'un de ses discours consacrés au confinement et à la crise sanitaire. Comme le raconte La Dépêche, les visiteurs venus participer à cette pratique très en vogue doivent ici suivre un scénario qui se déroule au milieu d'un squat. Ils endossent le rôle d'un groupe d'anarchistes ayant pour objectif de kidnapper Emmanuel Macron.


Ce scénario étonnant est proposé, selon La Dépêche, depuis plus d'un an, pour un groupe d'au moins six joueurs, à 20 euros par personne. « J'ai eu l'idée de créer ce scénario avec des amis, explique Camille, la gérante, auprès de nos confrères. Bien souvent, les salles d'escape game se basent sur des histoires avec des coffres. L'histoire de celui de Benalla faisait du bruit. On a voulu ironiser sur cette situation. »


Tuer Emmanuel Macron en brandissant un cocktail Molotov


Après environ une heure de jeu, les participants sont confrontés à plusieurs fins possibles. Et l'une d'entre elles va très loin. Dans une pièce secrète, une effigie d'Emmanuel Macron attend sur une chaise, ligotée, le visage tuméfié. "Nous proposons aux joueurs trois fins possibles : ils peuvent le libérer en prenant de la poudre de perlimpinpin, le mettre en prison en saisissant le Code pénal ou le tuer en brandissant un cocktail Molotov fabriqué avec un bout de gilet jaune", explique la gérante.


Si elle conçoit que cette dernière option est susceptible de choquer, cette ex-Gilet jaune, qui assure n'avoir aucune étiquette politique, tempère : "Ce n'est pas une incitation au crime. La réception des joueurs est assez bonne, beaucoup font le choix de l'éliminer, mais tous savent que c'est dans un cadre humoristique." Une nouvelle salle s'apprête en outre à ouvrir ses portes, consacrée cette fois-ci aux défauts de l'administration française.


Quels risques juridiques ?  Comme l'explique La Dépêche, la gérante de la salle pourrait être exposée à des poursuites pour "incitation à la violence" et "outrage à une personne dépositaire de l'autorité publique". Mais l'avocat Pascal Nakache, cité par le quotidien, précise que les risques sont faibles, évoquant "une jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'homme" qui "permet de défendre ce type d'offenses".